Législatives 2012 : L'exécrable « bilan social » des députés UMP !
Paniquée par une probable lourde défaite aux législatives, l'UMP aimerait bien qu'on oublie le traitement réservé aux salariés durant la dernière mandature,
comme par exemple : la taxation des indemnités d'accident du travail !
Ainsi, l'UMP afin d'éviter une déroute aux législatives, a demandé aux français de lui donner une majorité à l'Assemblée Nationale pour rééquilibrer les
pouvoirs ! Néanmoins, comme nous l'écrivions précédemment il serait étonnant que les français après avoir infligé la plus sévère des corrections à l'UMP, à chaque élection, décide de donner
massivement leurs votes à un mouvement ... qu'ils ne cessent de rejeter. Mais à l'UMP on fait mine de croire qu'un si faible argument pourrait influencer les électeurs salariés
!
Ce qui est dommage car les Copé, Bertrand, Morano, Wauquiez et députés de l'UMP qui nous ont chanté sur tous les tons la valeur travail auraient pu
profiter de la campagne des législatives pour justifier l'une des mesures les plus scandaleuses du quinquennat : La Taxation des indemnités d'accident du travail !
Pour ceux qui l'auraient oublié : En 2009, Jean-François Copé, président du groupe UMP à l'Assemblé nationale proposait de taxer les indemnités
journalières liées aux accidents du travail, expliquant que pour lui il était inique de ne pas les taxer alors que toutes les autres indemnités journalières l'étaient ! Copé qui déclarait : «
C’est un revenu qu’il s’agit de soumettre à l’impôt. Cela n’a rien de choquant (...) cela rapportera environ 150 millions d’euros »
Revenu bien involontaire dans la mesure où nul salarié ne souhaite être victime d’un accident du travail. Ce que faisait judicieusement remarquer la
FNATH dans L’Expansion : « (...) Si les indemnités journalières versés aux victimes du travail ne sont pas taxées, c’est parce qu’elles constituent non pas un revenu de remplacement, mais
la réparation d’un préjudice subi du fait d’un risque professionnel (...) »
La Fondation Copernic lançait une pétition reprise par de très nombreux sites dans laquelle elle écrivait :
« Il y a quelque chose d’obscène dans la mesure annoncée qui vise à imposer les indemnités des accidentés du travail. C’est s’en prendre aux salariés
dans leur chair. Alors que, subordonnés à l’employeur, ils viennent d’être brutalement vulnérabilisés par un accident survenu au travail.
Alors qu’ils ne touchent déjà que 80 % puis 60 % du salaire journalier de base. Alors qu’ils sont frappés par les franchises médicales et les
déremboursements.
Alors que, très souvent, leur avenir est devenu incertain du fait du handicap qu’ils subissent. La justice serait, au contraire, que les accidentés
touchent davantage que la totalité de leur salaire, à titre de réparation.
Ne pas imposer jusque-là les indemnités journalières des accidentés du travail n’était qu’une frêle compensation. La supprimer serait scandaleux.
D’autant que le total des accidents du travail vient d’augmenter de 0,4 % depuis 2 ans. Et que les suicides à cause du travail, et pas seulement à France Télécoms, ne sont pas reconnus légalement
autant qu’il le faudrait comme des accidents.
Il faudrait aller exactement dans la voie inverse et mieux prévenir, protéger, réparer les accidents et les victimes. Car il y a 2 morts par jour au
travail dans le seul secteur privé, 16 % de plus entre 2006 et 2008.
On dénombre 720 150 accidents du travail avec arrêt par an, 46 436 accidents avec incapacité permanente, 37 millions de journées d’indemnisation AT. Les
rapports officiels reconnaissent, d’autre part, que le chiffre de 43 832 maladies professionnelles, avec 8, 7 millions de journées d’IT, est largement sous-déclaré.
Ce sont des chiffres ? Non, ce sont des vies. Des dizaines de milliers de vies que l’organisation du travail brise. Nous appelons à la mobilisation pour
réagir, alerter, rassembler tous celles et ceux qui sont scandalisé-e-s, de façon à faire reculer, catégoriquement, cette mesure inique, intolérable, inhumaine »
Il est à noter que dans le même temps : Le ministre du Budget restait opposé à toute réforme du bouclier fiscal qui permet aux ménages de ne pas verser
en impôts plus de 50% de leur revenu. Ce qui montrait clairement que le gouvernement et une majeure partie des parlementaires UMP avaient plus de considération pour les titulaires du bouclier que
pour les victimes d'un accident du travail invalidant.
Le ministre du Budget Eric Woerth de son côté expliquait que : le gouvernement soutiendrait la fiscalisation des indemnités journalières pour les
accidents du travail, réclamée par le chef des députés UMP Jean-François Copé (...) »
En clair comme l'expliquait la FNATH : « (...) nous pouvons donc aller travailler, mais
surtout en n’ayant pas d’accident ! »
Il ne reste donc plus que quelques semaines aux anciens ministres et députés candidats de l'UMP pour justifier aux électeurs cette scandaleuse mesure,
aux antipodes de la valeur travail si chère à leur mouvement politique !
Si les dirigeants de l'UMP ont retenu : « Choisissons la France » comme slogan de campagne législative, dans le domaine social, ils ont surtout choisi
celui des organisations patronales. Exemple : La pénibilité !
L'UMP a dévoilé hier son slogan officiel pour les législatives : « Choisissons la France ». Outre nous apprend L'Express, qu'ils n'ont fait que
piquer une formule utilisée dans la profession de foi de
François Hollande pour le second tour, on se demande bien en quoi les élus du Mouvement Populaire représenteraient mieux la France que les autres partis ou mouvements
politiques.
Par contre, reconnaissons aux élus de l'UMP une constance de 5 ans dans leurs choix sociaux puisque comme nous l'avons démontré à de nombreuses reprises
ils ont reproduit jusqu'au copié collé les demandes des organisations patronales. Un des meilleurs exemples étant : La prise en compte de la pénibilité dans la dernière réforme des retraites
!
Le 16 juin 2010 à l'Assemblée Nationale, le gouvernement et les députés de la majorité présidentielle réfléchissaient sur la prise en compte de la pénibilité dans le cadre de la réforme des retraites. Eric Woerth avec sa
délicatesse coutumière lançait : « On
pourrait bien sûr dire que tous les métiers, que le travail en général, comme la vie d’ailleurs, sont fatigants ; c’est vrai que quand on est éveillé, c’est plus fatigant que lorsque l’on dort !
»
Le tout aboutissant à considérer la pénibilité comme ... une invalidité, ce qui existait déjà depuis longtemps !
Or, en décembre 2011, on obtenait les résultats du volet pénibilité que l'UMP commentait comme une grande avancée sociale pour les
salariés.
S'appuyant sur les conditions dans lesquelles un salarié peut demander son départ à 60 ans pour cause de pénibilité.
« Les assurés qui justifient d'un taux d'incapacité permanente d'au moins 20 % provoqué par une maladie professionnelle ou un accident du travail peuvent
continuer à liquider leurs droits à 60 ans (...) Ceux qui souffrent d'une incapacité comprise entre 10 % et 20 % peuvent également faire une demande, mais la retraite à 60 ans ne leur est pas
accordée automatiquement. Une commission pluridisciplinaire examine leur dossier. L'assuré doit avoir été exposé pendant au moins dix-sept ans à des facteurs de risque dont la liste est
précisément établie (...) »
On apprenait que de 30 000 départs annoncés par le gouvernement, seules 466 demandes avaient abouti à un départ à 60 ans ! Si du côté
gouvernemental, , écrivions-nous, on préfère justifier ce nombre ridicule, par le manque
d'information des salariés, du côté de la CGT on est plus réaliste : « (...) de nombreuses personnes qui ont eu des carrières pénibles ne sont plus en activité à 60 ans mais au chômage, en
invalidité ou aux minima sociaux. »
Néanmoins, le 18 avril dernier Eric Woerth qui figure dans
l'organigramme de l'UMP comme conseiller politique, n'hésitait pas à déclarer au site Atlantico : « (...)
Nous avons créé la notion de pénibilité, qui, pour la première fois, permet à certains salariés « usés » par le travail de partir à la retraite de façon anticipée (...) » et concluait façon
visionnaire : « L'attitude de François Hollande sur les retraites est en réalité la même que celle de Martine Aubry, à l'époque, au sujet des 35 heures : celle du déni de la « valeur travail » et
de l'effort ! Cette France hésitante et irresponsable, les Français sauront la refuser. Le 6 mai, ils ne s’y tromperont pas et feront le choix de l’action et du courage. J’en suis certain
»
Choix de « l'action et du courage » qu'ils vont très probablement, une fois de plus rejeter en juin, histoire de rapeller aux députés de l'UMP qu'on ne
peut pas se moquer impunément d'eux !
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